la collectionneuse

Est-ce que je collectionne les cœurs ? Ou les peines de cœur ? Ne suis-je pas le livre sur lequel vous écrivez vos illusions ?
Douces rêveries qu’on inscrit sur mes pages car je suis lieu propice à l’errance et à l’émerveillement. Qui s’enamoure à qui ? Vos mots s’alignent sur mes pages… sont-elles blanches ? Ou paysage propice à vos errances et déambulations ?
Vos rêveries… me touchent, m’effleurent, me bouleversent. Suis-je merveille, soleil, lune, astre bienveillant ? Suis-je la mer qui gronde ou qui apaise ? Je collectionne les songes des autres, les mets dans mes recueils. Je collectionne les cœurs des autres, me brise à leur écueil.
Et puis… la marée part dans l’autre sens, tu découvres le sable… la marée revient dans ce sens, elle recouvre le sable…
Je collectionne les cœurs, je pends vos rêveries à mon arc, et puis décoche. Touché ! un de plus dans ma sacoche. Je laisse l’enveloppe vide, chrysalide de souvenirs, et gronde un peu plus loin, tempête ensorcelant les fous.
Aventuriers avides d’aventures ou héros pensant sauver la belle, que crois-tu donc trouver dans le cœur du cyclone ? Peut-être quelque nymphe épatante ou fée capable de guérir tes maux ? Combien de preux héros à se briser le cœur entre mes doigts ?
Je ne le sais. Le temps s’écoule et je ne sais, vraiment, combien le temps, las, a passé… combien de temps, encore, à arracher les cœurs, à collectionner les regards, les mots d’amour, les « trophés » illusoires, et toutes ces illusions que l’on dépose sur moi, comme si j’étais, enfin, une déesse impie qui exhausse les rêves.



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Je ne sais pas si ça va dans le thème, je le mets aussi dans OTNI haha.
NB : ce n'est pas du tout ce que j'avais en tête lorsque j'ai écrit le titre de ce texte, mais... puis-je vraiment écrire autrement ?