Ma trace

Je te l'avais dit
« Insensible », qu'ils disent

Ce n'est pas à mal
Ce n'est pas à dessein
C'est juste moi qui m'envole
Trop haut ou qui chute
Trop bas

Pas de place pour les caresses
Plus de place pour la langueur
Trop loin : adieu
L'incertitude et la peur

L'angoisse

Le dégoût de ma propre inconstance

Et les gens vont, viennent
S'arrêtent un temps
Ils s'enfuient
Sans que je les aie chassés

Et seul dans les souvenirs
Je les retrouve, toujours
Et les regrette, souvent

Je regrette ces pas dans le sable
Le vent sur la falaise
La musique en voiture
Et la mer en rengaine

Toi et mes espoirs

Mais c'est ainsi

Tu t'en vas et je reste
Comme je l'avais dit,
A ma place.

Gorgée de souvenirs,
Ma trace finira par me dévorer moi-même

Sardes a écrit:

Je te l'avais dit
« Insensible », qu'ils disent

Ce n'est pas à mal
Ce n'est pas à dessein
C'est juste moi qui m'envole
Trop haut ou qui chute (j'ai eu un peu de mal à la lecture avec cette strophe..)
Trop bas

Pas de place pour les caresses
Plus de place pour la langueur
Trop loin : adieu
L'incertitude et la peur

L'angoisse

Le dégoût de ma propre inconstance

Et les gens vont, viennent
S'arrêtent un temps
Ils s'enfuient
Sans que je les aie chassés

Et seul dans les souvenirs
Je les retrouve, toujours
Et les regrette, souvent

Je regrette ces pas dans le sable (d'ici jusqu'à la fin, j'aime, j'adore, ça coule tout seul et c'est beau !!)
Le vent sur la falaise
La musique en voiture
Et la mer en rengaine (bravo pour cette phrase !)

Toi et mes espoirs

Mais c'est ainsi

Tu t'en vas et je reste
Comme je l'avais dit,
A ma place.

Gorgée de souvenirs,
Ma trace finira par me dévorer moi-même

C'est un beau poème dans l'ensemble, j'aime bien et j'ai pris plaisir à le lire Bizarrement il m'a fait penser à Raphaël, le chanteur.. je ne sais plus trop quelle chanson, mais le rythme et les paroles résonnent avec ses textes..

Je suis d'accord avec Nyx, c'est un joli poème. Sur la forme je n'ai rien à redire.

Pour ce qui est du fond, ahah ! C'est un poème très autocontemplatif... (quoi j'en écris des tas ?)... mais à mon avis (qui n'est que mon avis) plutôt que de regretter ou autre et de te lamenter et blablabla, peut-être que tu devrais sortir un peu de ta "place", et te mettre à la place des autres, ne serait ce que pour essayer de comprendre pourquoi ils te "fuient" et comment tu les "chasse"...
Je te dis ça parce qu'ailleurs on m'a dit que si on me faisait toujours les mêmes remarques sur mon comportement, c'est que peut-être il y avait une raison, et qu'il y avait matière à amélioration. Tu vois ce que je veux dire ?
Alors, libre à toi, bien sûr, d'écrire un poème pour dire combien tu regrettes et combien tu te dégoute, d'écrire un poème aussi défaitiste, qui ne dénote (à mon humble avis de lecteur) d'aucune envie de changer ce qui te dégoute justement (m'a pas semblé); ou bien libre à toi, au contraire, de changer ce qui te rebute, de sortir de l'autocontemplation, de sortir de cette "place" bien chaude où tu t'enfonces, de briser cette solitude que tu construis, d'arrêter de regarder tes propres traces de pas et de regarder autre chose, d'aller de l'avant, de changer, de faire autre chose, de te mettre à la place des autres, aussi, de les comprendre, de comprendre pourquoi ils te "fuient" et comment tu les "chasses", de te remettre en question. Si tu n'es pas heureux dans ce que tu vis, change les choses.
Mais si tu préfères ne pas bouger de ta place et continuer à écrire ce genre de poème vaguement lamentatif, tu peux aussi. C'est juste un choix à faire. Enfin, il me semble que tu t'y plais bien, quand même, sous le joug de ta "trace", et c'est un très joli poème.

Merci Nyx ! Je suis peu convaincu par la forme de ce poème qui diffère des habituels. C'était un instantané, que je n'ai pas eu envie de remanier.

Et merci également, Champignon. Puisque tu t'es aventurée – merci – dans l'interprétation, je vais t'y suivre aussi et poursuivre ces élans « autocontemplatifs » !
Premièrement, quand j'écris, c'est que c'est achevé. En l’occurrence, il y a toujours une latence entre les émotions vécues puis les émotions retranscrites. Celui-là correspond à des choses que j'ai pu ressentir il y a quelques semaines.

Je ne sortirai pas de ma place. Pourquoi ? Parce que ma place, ce sont mes rêves, mes idéaux, et qu'il est absolument hors de question que j'y renonce, même partiellement, pour me « mettre à la place des autres ». Si chacun était capable de trouver sa place, et d'avoir les tripes de la garder, la question ne se poserait même pas.
Savoir ce que l'on veut n'empêche pas de changer ou de s'améliorer. Mais travestir les bases, le socle, c'est le pire service que l'on puisse se rendre à soi-même – et aux autres –. Une belle relation, c'est quand on n'a pas à changer pour l'autre. Quand on peut s'épanouir tel que l'on est sans souffrir les reproches ou les demandes répétées. Quand quelqu'un ne partage pas mes conceptions et que cela blesse ou empêche, je campe sur mes positions : parce qu'il faut s'y résoudre et que condescendre à se transformer infidèlement à soi-même ce serait juste repousser l'échéance des adieux et accentuer la douleur.

Ce n'est pas un poème défaitiste. C'est une fraction d'état d'esprit, un contrecoup noyé dans mille plaisirs, mille richesses, au milieu de relations enrichissantes, qu'elles soient éphémères comme solides et stables – et il y en a, heureusement, depuis des années –.

Quant à l'idée de changement, de mouvement, c'est très bien. Mais j'ai trop été dans cette optique là. A ne jamais trouver ma place, justement, à m'éparpiller dans des tas de projets et de choses qui n'aboutissaient pas. A fuir qui j'étais en me dispersant. Ça, c'est derrière moi, et à force d'observer et de comprendre ce qui se passe autour de moi, à tous les âges, j'en suis ravi. Parce qu'il y a foule de gens qui, sous couvert d'ouverture ou d'altruisme, ou encore de curiosité et d'expériences, virevoltent, voguent, ne tiennent pas en place, sont incapables de fixer quoi que ce soit ou de se concentrer, ou de résoudre ; alors ils se déplacent, sont infidèles à leurs idéaux, trahissent chaque jour les mots écrits la veille. Et un beau jour, ils réalisent ; et c'est la chute.

Et oui, je me plais plutôt bien sous le joug de ma trace. Il faudrait que tout le monde y songe un peu plus, à ça, à regarder les pas laissés et les pas qu'on laisse. Avoir le courage de prendre du recul sur soi, sur ses conceptions, et justement : se transformer, en accord avec la trace. C'est ça, l'évolution – pour moi - : être capable, en reliant les fragments du passé à ceux du présent, de savoir sur quelles bases on appréhendera l'avenir.

Ne voir que l'avenir, c'est stérile.

Et depuis que je fonctionne ainsi, ça me réussit. De belles rencontres, des relations plus sincères et plus solides, des projets qui grandissent, des opportunités professionnelles et scolaires, ...

Et nul doute que j'ai mal compris certains passages de ton commentaire, tout comme tu n'auras pas forcément saisi ce que j'entendais écrire : peu importe, merci à nouveau d'avoir commenté.

Oh ça n'était que quelques mots lancés en l'air, des conseils éventuels qui ne concernent que ceux qui se sentent concernés. Ce que tu dis se tient, bien sûr, et je ne vais pas remettre en question ta vision de la vie (loin de moi ce genre de prétention, bien au contraire)...
Libre à toi, donc, de camper sur tes positions, de suivre ou de précéder ta trace, quoi qu'il en soit.
Je te remercie d'avoir en retour de mes quelques mots explicité à ce point ton avis qui, sans aucun doute, est intéressant et mérite - comme tous les avis - d'être défendu. Chaque vision de la vie est à mon sens précieuse, même celles qui, comme la tienne, me semblent assez centrées sur elles-mêmes (et que je ne partage pas d'emblée, mon centre d'intérêt étant ailleurs). Mais cela est bien, également. C'est la diversité qui me nourrit, pour ma part, aussi je suis ravi d'avoir à portée de clavier autant d'individus différents. Voilà pourquoi je te remercie d'avoir à ce point expliqué en retour de mes quelques mots une cause que tu n'avais, bien entendu, aucune obligation de défendre.
J'espère que je ne t'ai pas brusqué en te donnant mon avis et des conseils, car ces conseils n'avaient de sens, bien sûr, que dans la limite où tu estimais toi-même en avoir besoin (je ne pense pas qu'il soit utile de le préciser, mais je préfère me protéger de toute attribution de mauvaises intentions !)

Cependant, tu dis que ce n'est pas "défaitiste" ahah, mais "ma trace finira par me dévorer moi-même" en conclusion, ça n'est pas très joyeux quand même ! (juste en passant, pour chercher la petite bête !)

Enfin, bien sûr, je ne parlais globalement que ce que tu avais exprimé dans ce poème, ça n'était pas à prendre personnellement, j'espère que tu en as conscience ! (loin de moi l'idée d'ouvrir le débat, hein, je n'ai pas autant de suite dans les idées, je pense que tu avais remarqué, non ? enfin peu importe)

"me semblent assez centrées sur elles-mêmes"
Là par contre, c'est du jugement.
Mais je vois ça différemment : quand on est capable de s'occuper de soi, de savoir ce qu'on veut, c'est seulement à partir de là qu'on peut ensuite apporter aux autres et partager au mieux avec eux.

Penser à soi, ce n'est pas égoïste, loin de là !

"C'est la diversité qui me nourrit, pour ma part"
Tant mieux, moi aussi !

"ma trace finira par me dévorer moi-même"
Elle nous dévore toutes et tous à un moment, non ? ;-)

Sardes a écrit:

Mais je vois ça différemment : quand on est capable de s'occuper de soi, de savoir ce qu'on veut, c'est seulement à partir de là qu'on peut ensuite apporter aux autres et partager au mieux avec eux.

Mais bien sûr ! je suis bien d'accord ! ai-je tenté de te contredire ?
Ah, peu importe. Je ne vais pas tenter de reformuler car je m'embrouille dans mes formules et que j'ai mieux à faire.

"Le dégoût de ma propre inconstance"
Je n'étais pas certaine de savoir ce que je lisais, jusque là.

Pour moi il s'agit d'un deuil que tu exprime avec beaucoup de lucidité, jusqu'à cette phrase, qui me laisse à penser que tu as déjà compris tes propres erreurs. Seulement, il y a tout ce que cet événement remue de plus ancien. Les souvenirs. Les regrets.

Je vois la trace dévorante comme l'acceptation de ces regrets dans ton expérience de vie et non comme un fardeau qui te pèsera encore longtemps. Bien sûr, les blessures ne guérissent pas toutes facilement et celles-ci te feront souffrir encore un peu, sans doute.
Mais tu as été tellement clairvoyant dans cet 'instantané' que j'aime à croire que tu as déjà traversé le pire et que le meilleur reste à venir.

On va laisser le format de côté, car ce n'est pas ma tasse de thé, du tout.

Magnifique !

En te lisant, je me suis écrié intérieurement : mais oui, c'est ça !

Merci, pour ton commentaire pertinent. Et bienvenue, au fait.

(entre nous, ce format ne m'épanouit pas non plus)

Ginie est un petit génie !

Mais non, Champi XD
Je te l'ai dis... ça fait partie de mon travail

Oh les oisillons c'est bien de donner son point de vue mais là je dois calmer le jeu, exprimer sa façon de voir les choses ne doit pas devenir un prétexte pour atteindre personnellement un membre. Je vous demande de veillez tous deux à vos propos.

Cuicui OuiOui le book (main'nant je me tais, na !)

Navré, je pensais que c'était juste un échange apaisé et constructif ! ;-)